Marc Costanzo a cessé de se « faire chauffer la couenne dans le parc d’en face » depuis qu’il a vendu deux millions d’exemplaires de l’album You Can’t Stop The Bum Rush du groupe rock Len en 1999 grâce au succès estival omniprésent qu’est « Steal My Sunshine ».
Également découvreur du groupe rock Sum 41, l’auteur-compositeur et producteur torontois a contribué au développement de nombreux autres auteurs et artistes, et lancé des albums subséquents de Len en 2005 et 2012. Il éclate de rire quand on lui demande ce qu’il a fait entre temps.
« Beaucoup de choses », répond-il en ajoutant qu’il ne veut mentionner personne. « Parler de tout ce que j’ai accompli par le passé dans le domaine de l’édition est une chose qui ne m’a jamais aidé. Si vous voulez savoir ce que j’ai fait, venez me voir en studio à Nashville et regardez les disques d’or qui couvrent le mur. »
« Je ne me souviens pas de m’être autant amusé! »
La participation et la propriété de Costanzo dans le domaine des droits d’édition totalisent plus de 35 millions d’albums vendus, d’après un communiqué de sa nouvelle entreprise, Inside Music Nashville. « Nous avons une dizaine de chansons qui font l’objet de nombreux placements, mais la chanson la plus réutilisée de tout notre catalogue est “Steal My Sunshine” », précise-t-il.
La majeure partie de son catalogue se compose d’œuvres lancées par Universal, Sony et Warner, explique Costanzo. Des œuvres musicales qu’il représente ont été utilisées dans Peter Rabbit The Movie; dans des campagnes télévisuelles d’Amazon (en Amérique du Nord), Hampton Inn (dans le monde entier), Hotpoint (Royaune-Uni, Europe, Moyen-Orient, Japon), QVC (États-Unis, Canada), Tropicana (Canada) et Kinder Joy (Amérique du Nord); ainsi que dans South Park, Beat Shazam!, America’s Got Talent, Live with Kelly & Ryan, American Idol, Mr. Robot, American Dad et Roswell: New Mexico.
On n’arrête pas le soleil de briller
« Suis arrivé ici durant le coronavirus. Avais besoin de sourire » pouvait-on lire dans les commentaires en dessous du vidéoclip de « Steal My Sunshine » de Len sur YouTube, qui a cumulé 40 millions de vues depuis qu’il a été affiché à la fin de 2019, soit dix ans après le lancement de You Can’t Stop The Bum Rush, l’album dont la chanson faisait partie à l’origine.
Cette chanson continue de plaire à travers une synchronisation au film Go en 1999, des placements dans les séries South Park et American Dad et une publicité de Tropicana — « environ 30 à 50 placements par année depuis les cinq dernières années », souligne l’auteur-compositeur/producteur Marc Costanzo, qui interprète la chanson avec sa sœur Sharon. « Je n’ai encore eu à dire ‘non’ à aucun projet. C’est généralement des trucs super cool, des publicités commerciales estivales. »
La chanson « Steal My Sunshine » a atteint la 13e position de la Top 50 One-hit Wonder List compilée en 2007 par le magazine Stylus, ainsi que la 13e position du palmarès Best Summer Songs of All Time 2013 du magazine Rolling Stone, mais la vraie vedette reste Costanzo lui-même.
Nota : Le regretté Gregory Diamond, qui est mort l’année de la sortie de la chanson, fait l’objet d’une mention posthume sur « Steal My Sunshine » pour l’utilisation de son échantillon « More, More, More ».
Accueilli chez EMI Music Publishing Canada par son ancien directeur Michael McCarty, maintenant chef, Affaires des membres et Développement de la SOCAN, Costanzo mentionne que tout ce qu’il fait aujourd’hui « est basé sur la façon de travailler de Mike en 1995 ou environ, soit au moment où il a quitté EMI.
« Le soutien qu’il offrait était tel que j’en vois très rarement d’autres exemples à l’heure actuelle. Il prenait des chances, et ça, plus que tous ceux que je connaissais. Il dirigeait une maison d’édition comme il aurait dirigé une maison de disques, une société de gestion, et il y avait une composante de type studio d’enregistrement qui n’existait nulle part ailleurs à l’époque. »
Depuis que la pandémie de COVID-19 a entraîné la fermeture de la frontière entre le Canada et les États-Unis, Costanzo travaille au premier étage de son studio torontois, face au lac Ontario, sur des chansons de la jeune entreprise Inside Music Nashville. Son nouveau partenaire, le producteur, claviériste et arrangeur Kory Caudill, travaille dans le même studio que lui à Berry Hill, au Tennessee, où ils se sont rencontrés. Le directeur général de l’entreprise est Matt Williams, et Costanzo a amené avec lui Martin “Bucky” Seja, son collaborateur de longue date en production hip-hop et R&B.
« Il serait bon que les gens sachent que deux personnes originaires de deux pays et de deux milieux différents se donnent la main », observe Costanzo. « Kory est un artiste country/bluegrass/jazz originaire d’East Kentucky, Floyd County; il vient des Appalaches, du Sud; il joue dans le Justin Moore Band [auquel on doit de nombreux succès No. 1]. Lui et les membres de son équipe viennent tous du Sud.
« Moi, je viens du milieu de la pop, du hip-hop et du R&B, un style de musique qui exige des tonnes d’équipements et d’appareils électroniques. Lui et moi sommes complètement différents – sauf que nous faisons tous les deux les choses à notre manière et que chacun de nous a vu dans l’autre ce qu’il ne possédait pas lui-même. Nous avons compris que, à deux, nous pouvions compléter le portrait de ce que nous adorons produire, c’est-à-dire du country-pop et du pop-country. On s’est dit qu’il fallait combiner nos expériences dans les domaines de l’édition, de l’écriture et de la production, et nous joindre aux musiciens et producteurs incroyables auxquels il a accès de son côté.
« Ce que j’ai fait comprendre à Kory, c’est que je peux rester fidèle à moi-même. J’aime la pop, le hip-hop. On peut représenter ce genre de musique avec Bucky et tous mes auteurs et producteurs, et on n’est pas obligés de faire de la musique country pour autant. Je n’écris ni vers ni paroles. Je n’irai pas à prétendre que je suis originaire de Floyd County. Je n’essaierai pas de faire croire que je viens du Sud. De son côté, lui non plus n’est pas obligé de prétendre qu’il vient du milieu pop ou qu’il a la même expérience que moi. Ensemble, chacun peut être fidèle à lui-même. »
Le jour de notre entretien, Bucky écrivait une pièce instrumentale, et Costanzo écrivait le refrain, « une chanson parfaitement R&B », déclare ce dernier. Il l’a fait écouter à Caudill, qui a dit que ça pourrait être une chanson country. Costanzo mentionne l’exemple de « I Swear » – qui a été un succès country pour John Michael Montgomery et un succès R&B pour All-4-One au début des années 1990. « On compte donc à la fois sur son univers et sur le mien », résume Costanzo. « Je ne me souviens pas de m’être autant amusé! »