À boire deboutte est le fruit de onze compositions concoctées en six semaines au studio B-12 situé à Valcourt, en Estrie, au Québec. « Six semaines ! », insiste Éloi Painchaud, multi-instrumentiste de son état, ex-Okoumé et réalisateur à ses heures. « C’est en soi le rêve de tout musicien d’avoir autant de temps en vase clos pour essayer des choses, pour se conjuguer au bon temps du verbe ».

Salebarbes

Cette suite de Live au Pas Perdus et Gin à l’eau salée, les deux précédentes galettes, nous confirme l’engouement des cinq Acadiens pour le terreau fertile des musiques souriantes et folkloriques de ce bout de continent.

« Au bout de cinq ans d’existence, on avait envie d’aiguiser nos crayons et de s’amuser, autant dans le texte que la musique. Sur Gin à l’eau salée, nos chansons qui ont eu le plus d’impact auprès du public, ce sont les nôtres. Good Lord (la chanson) a reçu un accueil phénoménal, donc cette fois-ci on s’est dit : plongeons ».

« C’est un terreau fertile pour moi, confie Painchaud. J’ai passé les vingt-cinq dernières années (en tant que réalisateur) à vouloir être le miroir de l’autre, l’illuminer dans ses couleurs musicales », de dire l’ex-Okoumé. « Je suis devenu quelqu’un de plus mesuré, j’aime laisser la place aux autres ».

Surpris du succès que connaît Salebarbes ? « C’est certain. Notre public est aussi important que nous autres. C’est lui qui profite de l’énergie festive du groupe et qui le lui rend aussi fort. On est comme une communauté. La foule est vocale, vivante, dansante. Ce qui nous a complètement charmés, c’est de voir les vidéos d’amateurs qui dansent en ligne sur Good Lord. Ils ont même monté des chorégraphies ! »

Il y a deux gars d’Okoumé dans ce band-là, les frangins Éloi et Jonathan ont connu pas mal de succès durant les années 90. « Jo et moi, on a toujours eu cette discipline d’écriture depuis qu’on est ado. On aime s’asseoir devant une feuille de papier. On aime le jeu d’écriture des chansons. Je sais comment Jo pense et vice versa. C’est comme au hockey, on se trouve toujours sur la glace. Tout le monde écrit dans le band et tout le monde a la chance de s’inscrire au pointage », poursuit-il dans l’analogie de notre sport national.

Salebarbe, A boire deboutte

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« L’écriture de Salebarbes, c’est une mosaïque, on fait des clins d’œil à nos amis louisianais et acadiens et il y a beaucoup d’humour dans nos chansons et beaucoup d’amitié dans ce groupe-là. Le scellant, ce qui nous tient ensemble, c’est qu’on a du fun sans bon sens ».

Sur le site de Salebarbes, on peut y lire les paroles des chansons des trois albums, une valeur ajoutée à la compréhension des expressions et accents utilisés et du folklore qui s’y rattache. Par exemple, la chanson Stirer la roux, Éloi explique : « dans toute relation entre humains, si tu laisses les choses coller au fond, ça va s’envenimer. Prends soin du monde que tu aimes. En Louisiane, on dit : le roux. C’est une recette faite de beurre, de farine, d’oignons et d’ail. Stirer la roux veut dire : brasser le fond du chaudron ».

Georges Belliveau vient de Memramcook (tout comme Menoncle Jason). « Il a un accent épais comme de la brique. Jean-François, lui, a son accent de Caraquet.

Jusqu’à l’âge de quinze ans, j’avais un gros accent des Îles-de-la-Madeleine », raconte le fils de Alcide Painchaud, leader et fondateur du groupe madelinois Suroît dont la chanson de Bruce Daigrepont Disco fait dodo fait souvent partie des spectacles de Salesbarbes.

Jean-François Breau, personnage public du groupe, file le parfait bonheur avec Salebarbes. « Il est un pilier, admet Painchaud, il est tellement enthousiaste, généreux et communicatif dans toutes les facettes, il est comme un golden retriever : il court après toutes les balles avec le même enthousiasme !

La tournée vient de s’amorcer : « c’est un spectacle qui se vit des deux côtés de la scène. C’est une connexion qui s’apparente à une célébration. C’est très jubilatoire, je n’ai pas d’autres mots ».

Au MTelus de Montréal, le 5 octobre 2023
salebarbes.com