Le superviseur musical David Hayman, qui a collaboré à des productions comme Schitt’s Creek, Letterkenny et le documentaire consacré à Robbie Robertson et The Band Once Were Brothers au cours d’une fructueuse carrière, est mort d’insuffisance cardiaque le 19 mai à l’âge de 42 ans.
À titre de fondateur et directeur de la création de Supergroup Sonic Branding et de vice-président de la Guild of Music Supervisors Canada (GMSC), il a collaboré de près avec de nombreux créateurs de musique, éditeurs musicaux, artistes, gérants et réalisateurs dans les domaines du cinéma, de la télévision et de la publicité, pour ne mentionner que ces disciplines. Lui-même membre de la SOCAN, Hayman a placé des musiques d’autres membres de l’organisation dans des films comme La Dénonciation, Le Bang Bang Club et Born to Be Blue ainsi que dans des émissions télévisées comme Kim’s Convenience, Les Passages de l’espoir, Les Recrues de la 15e et Less Than Kind, parmi une multitude d’autres.
Supergroup Sonic Branding a annoncé sa disparition la semaine dernière dans un communiqué, et son collègue et ami Michael Perlmutter (d’Instinct Entertainment), président de GMSC, a publié un commentaire dans le magazine Billboard. De nombreux membres de la SOCAN ont réagi à sa mort sur les réseaux sociaux, notamment le rappeur Shad (qui a écrit sur Twitter que Hayman avait « toujours appuyé [son] travail avec passion en [lui] ouvrant des portes au fil des ans »); l’auteure-compositrice-interprète Rose Cousins (qui a écrit sur Twitter que « ce que David Hayman avait de plus fort, c’était son cœur. C’était un grand intuitif. Insigne protecteur des artistes, il m’a offert de nombreuses occasions d’accomplir quelque chose de spécial »; sans parler du vétéran rock Raine Maida, du rappeur Sean Leon et de l’auteur-compositeur-interprète roots Jerry Leger.
La SOCAN a sollicité des témoignes de membres. En voici quelques-uns :
La chanteuse R&B/soul Tanika Charles nous a confié : « David m’a reconnue et m’a appuyée avant que je puisse moi-même envisager la possibilité d’une carrière. Il m’a félicitée à chaque fois que je recevais un prix et a toujours pris le temps de veiller sur moi et de m’écouter. Je lui dois une dette éternelle… Il nous manquera énormément. »
L’auteure-compositrice/productrice Jayli Wolf raconte que « quand David entrait en mode de création, c’était quelque chose de beau à voir. C’était une lumière, quelqu’un qui pensait toujours autrement. Lorsque je passais par une période difficile, je savais que je pouvais compter sur David – comme sur un grand frère. Il m’a enseigné tellement de leçons de vie, et je n’oublierai jamais la façon qu’il avait d’écouter. »
Le « beat-maker », producteur audionumérique et auteur-compositeur Junia-T a dit : « Dave sera pour toujours un des piliers de l’industrie musicale de notre ville, il était un leader sincère qui militait pour l’unité et l’excellence. Il créait un lien avec le côté humain des artistes et il nous présentait des opportunités aussi souvent qu’il le pouvait. Dave a été le premier à placer ma musique dans une émission de télé et il m’a ouvert l’esprit à une infinité de possibilités. Il a toujours été comme un grand frère pour moi et il prenait souvent de mes nouvelles afin de s’assurer que tout allait bien dans ma vie… Nous sommes choyés d’avoir pu côtoyer un exemple aussi éloquent de la manière de bien vivre. »
L’auteur-compositeur interprète folk/pop Jon Bryant affirme : « David a été un des premiers membres de l’industrie musicale à manifester un véritable intérêt pour moi… Je ne pouvais pas croire que quelqu’un d’aussi respecté dans l’industrie puisse prendre le temps de s’intéresser à moi. Il a été le premier à placer ma musique à la télévision et au cinéma, et il m’a toujours fourni des rétroactions et des conseils honnêtes. Il a été l’ange gardien de mes débuts… La collaboration de David a eu un immense impact sur ma carrière, il m’a apporté des milliers de nouveaux auditeurs, et je luis serai éternellement reconnaissant pour l’encouragement qu’il m’a donné à moi et à tant d’autres. C’était un gars brillant, passionné, drôle et authentique. »
Le Dr Andrew Scott, doyen adjoint de l’École de musique et des beaux-arts de la Faculté des médias et des arts de création de Humber College, à Toronto, ajoute pour sa part que « la mort de David éteint une lumière dynamique et effervescente qui a brillé avec éclat et enthousiasme dans l’univers cinématographique, télévisuel et musical du Canada. Il est difficile d’imaginer qui pourra remplir avec autant de professionnalisme le vide qu’il laisse derrière lui et apporter à notre industrie le niveau de support artistique, d’authenticité personnelle et professionnelle, d’intérêt marqué pour la musique, d’« amour avec un grand A » et de passion pour le métier que David possédait et a su transmettre à d’autres… Je lui dois personnellement et professionnellement une immense gratitude. »
De nombreux membres du personnel de la SOCAN pleurent eux aussi sa disparition.
Rodney Murphy, vice-président A&R au service des membres de la SOCAN, a rappelé que « David Hayman a été un excellent ami de la SOCAN et de nos membres auteurs-compositeurs et éditeurs. Il faisait tout pour aider ses clients à réussir en plaçant leurs œuvres dans des films et des émissions télévisées. C’était un véritable apôtre A&R, et quand venait le temps de réseauter, il savait vous vous convaincre que vous étiez la personne la plus importante dans la pièce. Il nous manquera énormément à tous. »
Selon la responsable de la musique numérique de la SOCAN Holly Fagan-Lacoste, « David incarnait tout ce qu’il y a de plus positif dans l’univers de la supervision musicale au Canada… Son but ultime était de former des jeunes superviseurs musicaux prometteurs et de les autonomiser en leur inculquant une solide connaissance de l’industrie et en leur donnant accès à l’incroyable réseau de créateurs et d’utilisateurs de musique canadiens et étrangers qu’il s’était constitué au fil des ans. J’ai souvent travaillé avec lui, et il a eu un impact énorme sur ma carrière. »
Pour la représentante A&R de la SOCAN Melissa Cameron-Passley, « David Hayman était un humain hors pair. Il a été là pour moi depuis mes débuts dans l’industrie de la musique. Il a été le premier à faire l’éloge de la musique synthétisée [et à en placer dans des productions cinématographiques et télévisuelles], et il a toujours pris le temps de bavarder avec moi et à me donner des conseils lorsque je lui en demandais. Je lui ai une fois demandé de m’écrire une lettre de recommandation avant de prendre un avion, et il avait déjà rédigé une lettre empreinte de sincérité au moment de l’atterrissage. Je lui ai présenté des tas de nouveaux artistes parce que j’avais confiance en lui et à la passion avec laquelle il aidait les jeunes talents. »
Une campagne GoFundMe campaign a été organisée pour venir en aide à sa famille immédiate – Ali, sa femme, et leur fille Ruby – et les dons ont rapidement atteint plus de 80 % de l’objectif fixé de 100 000 $.
À l’instar de celles et ceux que nous citons dans le présent hommage, la SOCAN exprime ses plus sincères condoléances à Ali et Ruby ainsi qu’à la famille élargie et aux amis et collègues de David Hayman.